Le syndrome de Cornelia de Lange est un syndrome malformatif d'expression variable caractérisé par une dysmorphie faciale très reconnaissable accompagnée d'un déficit intellectuel de sévérité variable, d'un important retard de croissance à début anténatal (deuxième trimestre), d'anomalies des extrémités (oligodactylie, voire amputation plus sévère, brachymétacarpie du premier métacarpien constante) et parfois de malformations associées (cardiaques, rénales...).
La prévalence en Europe est comprise entre 1/62 500 et 1/45 000 naissances.
Les caractéristiques distinctives du visage incluent des sourcils bien dessinés, arqués et confluents (synophrys), des cils longs, des narines anteversées, une bouche aux coins tombants avec une lèvre supérieure très fine, et une mâchoire inférieure plus petite que la normale (micrognathie).
Les problèmes d'alimentation sont généralement importants les premières années, souvent aggravés par un reflux gastro-oesophagien.
L'affection évolue toujours vers un retard psychomoteur et des difficultés d'acquisition du langage, et parfois vers des troubles du comportement de la série autistique.
Il existe un risque de surdité.
Presque tous les cas sont sporadiques.
Une transmission familiale, avec un mode autosomique dominant, est parfois observée.
Des mutations ont été identifiées dans six gènes impliqués dans la cohésion des chromosomes (complexe cohésine).
Le gène NIPBL (5p13.2) est muté chez environ 70 % des patients et correspond au gène majeur du syndrome.
Des mutations associées à des formes mineures de la maladie ont été décrites au niveau des gènes SMC1A (SMC1L1 ; Xp11.22-p11.21) et HDAC8 (Xq13.1), associées à des formes de syndrome Cornelia de Lange liées à l'X, et au niveau des gènes SMC3 (10q25), RAD21 (8q24.11) et BRD4 (19p13.12).
L'échographie prénatale peut parfois évoquer le diagnostic en révélant un retard de croissance intra-utérin et des anomalies des membres.
Si une mutation est identifiée dans une famille, un test ADN doit être réalisé pour établir le diagnostic prénatal et doit être également proposé aux parents apparemment indemnes de la maladie en raison du risque de mosaïque germinale.
Il n'existe pas de traitement curatif mais la prise en charge psychoéducative est indispensable.
Le reflux gastro-oesophagien nécessite une prise en charge spécifique comprenant souvent une gastrostomie et une intervention anti-reflux (Niessen).
Des programmes d'Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) peuvent être proposés aux enfants.
Les patients atteints du syndrome de Cornelia de Lange peuvent être suivis dans les Centres de Référence ou de Compétence Maladies Rares des Syndromes de Pierre Robin et Troubles de Succion Déglutition congénitaux (SPRATON).
Annuaire des Centres SPRATON :
Diagnosis and management of Cornelia de Lange syndrome: first international consensus statement (2018)
Dates : 15-16 septembre 2022
Lieu : Espace Charenton, Paris, France